Je viens de lire cette article sur le site de la Nouvelle République:
aucun avis particulier, ( je n'ai pas lu le livre)
sauf que je trouve plutôt drôles le titre du livre et la description du groupe de branleurs machos pas très politisés.
Nous l’avions laissé voilà deux ans et demi avec son « Guide de l’échec sentimental, conçu pour vous mener de la façon la plus sûre vers la solitude et la dépression ».
François Salaün fait à nouveau parler de lui.
Et c’est tout aussi jubilatoire.
Satisfucktion, les Rolling Stones, une leçon de morale, vient de paraître aux Presses de la cité.
200 pages de pur bonheur illustrées par la dessinatrice Lulu la Nantaise, elle aussi très inspirée.
« Au départ, un groupe de branleurs machos »
Avec sa gouaille et son look à la Romain Duris, François Salaün inspire immanquablement la sympathie.
Suivant l’expression « Qui aime bien, châtie bien », il découpe en fines tranches ces Stones dont il est fan depuis son plus jeune âge.
Reconnaissons qu’il y a de quoi.
Le Blancois, qui devrait être prochainement Argentonnais, avait déjà été le coauteur avec le regretté Dominique Lamblin d’un ouvrage intitulé Comment j’ai survécu à 40 ans avec les Stones.
François Salaün revient à la charge avec les premiers et douloureux stigmates de la maturité.
Commençons par le commencement :
la parole est-elle moins libérée aujourd’hui qu’entre 1968 et 1972, période dorée des Stones ?
« Il y a ce cliché plutôt de droite qui affirme que l’on ne peut plus rien dire alors que l’on passe son temps à tout dire des heures durant sur les chaînes d’infos.
Dans la prime jeunesse des Rolling Stones, il y avait autant de tabous qu’à l’heure actuelle.
Simplement, ce n’étaient pas les mêmes.
Le curseur a bougé. »
Il en veut au guitariste Keith Richards
Et les Stones, sont-ce les mêmes qu’au milieu des années 1960 ?
« Au départ, c’est un groupe de branleurs machos pas très politisés qui se battaient parce qu’ils avaient les cheveux longs et qu’on les traitait de pédés.
Par la suite, cela devient une marque.
C’est surtout des gars dont la veine créatrice a été brève.
Quand on est trop riche et trop célèbre, on devient fainéant. »
Amoureux un peu déçu mais lucide, François Salaün en veut surtout au mythique guitariste Keith Richards.
« Le plus grand crime que peut commettre un artiste, c’est de flinguer son talent.
C’est ce qu’il a fait durant sa longue période junkie.
Le dernier grand titre de Keith Richards remonte tout de même à 1978. »
Ultime et un poil métaphysique interrogation ?
Avec cet ouvrage et à travers le parcours de Mike Jagger et des siens, François Salaün a-t-il voulu écrire une histoire de la morale contemporaine ? « Ouh, la, la…
La morale, cela veut tout dire.
Et rien.
En tout cas, la morale contemporaine est tout aussi conne que celle d’il y a soixante ans. »
« Satisfucktion » par François Salaün et Lulu la Nantaise, Presses de la cité, 200 pages, 21 €.